LETTRE D'INFORMATION N° 3 Aux signataires de l'appel "RASSEMBLER !"

Publié le par EMINEM cgtmci@free.fr

 

Comme convenu, l'Appel Aux signataires de l'appel "RASSEMBLER !"  a fait sa première sortie publique, lors de la manifestation unitaire du 1er mai à Marseille. Nous avons distribué près de 5000 tracts, et avons constaté avec beaucoup de satisfaction que les manifestants, défilant sous différentes banderoles, réservaient un accueil extrêmement positif à l'Appel et confirmaient leur aspiration àvoir se réunir les forces de la gauche de transformation sociale.

Cette volonté, ce besoin urgent, commencent à se manifester un peu partout. A Pau, Toulouse, Paris, Montpellier, Grenoble, des groupes de militants prennent l'initiative de
lancer des Appels similaires.

Pour notre part, nous venons de franchir la barre des 600signataires de l'appel. Au-delà de ce nombre, nous notons la"qualité" des signataires : beaucoup de militants du mouvement social (syndicalistes, associatifs), le mélange demilitants de pratiquement tous les courants politiques de lagauche antilibérale et de citoyens engagés sur d'autres
terrains.

Nous devons bien sûr poursuivre la recherche de signatures. Mais il est important que nous entrions maintenantdans une phase de débats, entre nous : nous partageons tousla nécessité de se rassembler dans une nouvelle force, qui ne sera pas une nouvelle organisation ambitionnant de concurrencer ou de se substituer aux partis existants mais quiaura la volonté de réunir tous les courants de la gauche degauche. Pour autant,le débat doit être mené sur la nature et lesobjectifs de cette nouvelle "force", sur les rythmes de sa
construction, sur les étapes, etc…

Pour débattre, nous vous faisons deux propositions : toutd'abord, un blog va être créé pour l'occasion. Les contributions – qui évidemment n'engageront que leurs
auteurs – seront l'occasion de se répondre, d'échanger les
arguments, de réfléchir ensemble.

Mais l'informatique ne remplaçant pas le débat direct, nous vous proposons qu'une AG des signataires ait lieu courant juin, préparée si possible par des réunions locales dans lesvilles ou les quartiers où plusieurs signataires sont réunis. Cette assemblée générale mettra en place un collectif d'animation pluraliste, représentant nos diverses sensibilités, qui se substituera au collectif des initiateurs qui anime actuellement notre Appel.

Elle aura également à l'ordre du jour (avec ce que les uns et les autres voudront y mettre), l'organisation d'une assemblée départementale large, réunissant tous les citoyens,
militants, organisations, qui voudront s'y joindre, afin de mettre en place un espace unitaire départemental tel que nous le proposons dans l'Appel.

Dans cette perspective, et conformément à ce que nousavons arrêté collectivement lors de notre première assembléegénérale du 2 avril à Aubagne, nous allons tenir une réunionplénière avec les organisations et associations qui ont réponduà notre proposition, après avoir rencontré certaines d'entre elles en réunion "bilatérale", pour discuter des possibilités d'organiser ensemble cette assemblée départementale. Les CUAL, les Alternatifs, la LCR, le PCF, Rouge Vifs, PRS, BALLONROUGE, ont donné leur accord pour cette réunion.

Vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous le compte-rendu des rencontres que nous avons eues jusqu'à présent. Vous pourrez également y lire la réponse que nous envoie PRS, ainsi que les contributions de plusieurs signatairesde l'appel.

Pour signer l'appel : http://sursaut-unitaire.calme-clt.com

PRS des Bouches du Rhône

prs13@free.fr

Aux signataires de l'appel « Rassembler ! »

Chers camarades,

Les initiateurs de cet appel ont sollicté les membres de PRS afin que ceux ci se rononcent sur leur texte.

Après discussion dans nos rangs, nous avons choisi de ne pas signer et nous comptons nous en expliquer avec vous par respect pour ce que vous êtes, parce que nous voulons mettre en place un dialogue permanent entre les différentes forces de gauche et que nous sommes sensibles à votre démarche de construction d'une force nouvelle à gauche dans notre pays.

Nous avons pointé un certain nombre de désaccords sur votre texte.

PRS se veut un trait d'union entre les différentes composantes de la gauche.

Nous considérons que la crise actuelle que traverse la gauche est le résultat d'un double processus :

1/ D’une part, l'échec patent du « socialisme réel » depuis la fin de l'Union soviétique a entrainé une crise historique dans les partis issus de la révolution d'octobre, et notamment le Parti Communiste Français. Par ailleurs, les organisations ou les mouvances issues du communisme « non orthodoxe » et/ou de l'extrême gauche ne sont pas en mesure de renouveler la gauche ni de la rassembler.

2/ D’autres part, l'orientation d'Union de la Gauche initiée par le Parti Socialiste et F. Mitterrand, s'appuyant sur la volonté de transformer la vie et de promouvoir un système de redistribution sociale est combattue de plus en plus ouvertement par la plupart des dirigeants de ce parti, qui considèrent que le « capitalisme est un horizon indépassable ». Si une telle orientation était inscrite dans les textes du PS à l'occasion de son prochain congrès, la perspective de la transformation sociale aurait fait long feu dans cette famille politique, l'alliance avec une partie de la droite (comme cela a été expérimenté dans de nombreuses villes à l'occasion des élections municipales avec le rapprochement avec le Modem) deviendrait un nouvel axe stratégique. Les militants de ce parti devraient alors en tirer toutes les conséquences.

D’éminents socialistes, militants de gauche ou responsables syndicaux sont désormais convaincus que l’urgence est d’en rabattre dans leur opposition à la droite. En témoignent les déclarations convergentes de Royal, Collomb, Valls, Lang, Chérèque… qui rivalisent de formules pour réclamer une opposition modérée. Des socialistes ont rendu hommage à Sarkozy dans la presse, 20% du gouvernement est composée d'anciens membres du PS, d’autres affaiblissent par avance toute opposition résolue en prétendant qu’elle serait politicienne. Tous rendent les armes au moment même où Sarkozy conduit une offensive brutale au Parlement, aggrave la situation des retraités, viole le « non » des Français avec son nouveau traité européen et ne renonce en rien à son idéologie libérale-sécuritaire. On pourrait faire la liste de ces innombrables petites capitulations. N’en retenons qu’une : le refus de s’engager aux côtés des syndicats de la fonction publique qui réclament le maintien de la présence de l'Etat dans tous les domaines de la société, pour garantir
l'égalité des droits et une redistribution sociale digne de ce nom.

Plus largement, il s’agit du refus de considérer la victoire électorale de Sarkozy comme « le résultat d’un travail politique, idéologique et culturel », d'analyser son projet comme « une rupture globale avec le modèle de société façonné par notre histoire : rupture avec le pacte social et républicain hérité de l’après-guerre, mais aussi avec l’héritage des Lumières et de la Révolution française. »

Mais on perçoit aussi les ferments de la recomposition. Toutes les initiatives (dont la vôtre) pour une nouvelle force à gauche requièrent un grand intérêt, parce qu 'elles pointent le vide politique à gauche, et mettent en évidence les « lourdes responsabilités » de l’autre gauche, mais aussi sa « division » et souvent son inefficacité.

L'appel à l'Unité ne peut combler le déficit en termes de projet dès lors qu’il faut développer une cohérence globale alternative au projet sarkozien, c'est à dire dès qu'il faut mettre sur pied une démarche politique alliant la nécessaire bataille de l'unité de toute la gauche (le front Unique diraient certains) à la clarification sur le fond. Il ne suffit pas de dénoncer mais pour être crédible, il faut dire dès maintenant que cette autre gauche sera capable d'être un acteur du changement, qui ne peut se résumer à une position critique perchée sur son Aventin.

Comme l'a fait le « Die linke » allemand, il faut dire à quelles conditions, cette nouvelle gauche est prête à participer aux exécutifs nationaux (participation à une majorité parlementaire, à un gouvernement de gauche). Comme le font les militants de ce parti il faut être au premier rang de la bataille chez les salariés, en favorisant leur mobilisation et en oeuvrant aussi pour l'unité des organisations syndicales, contre la division et l'éparpillement des forces.

Nous estimons qu’il ne suffira pas de construire une nouvelle petite formation à gauche de la gauche mais qu’il faut conduire une refondation en s’adressant à toute la gauche, au coeur de la gauche et non à ses marges.

Nous estimons que l’objectif doit être l’émergence d’une nouvelle force politique à l’image de ce qui vient de se concrétiser en Allemagne avec Die Linke.

Nous appelons à asseoir cette nouvelle force sur un projet qui réussisse la fusion du meilleur de la tradition du mouvement ouvrier et des combats républicains avec les nouvelles problématiques de contestation de l’ordre dominant, capable dans un contexte marqué par le double échec historique du « socialisme réel » et de la gestion de la social-démocratie alliée à la droite (l'exemple de l'Italie nous le montre aujourd'hui cruellement) de reconstruire une perspective d’émancipation humaine répondant au capitalisme de notre temps .

C'est pour cela que nous ne pouvons accepter nombre de formulation de votre texte :

Votre texte fait le choix de s'adresser à la frange de militants qui est depuis longtemps en désaccord avec l'orientation des deux principaux partis de gauche,

Il reste ambiguë sur le projet de « Nouveau Parti Anticapitaliste » porté par la majorité de la LCR, un projet qui prend en compte la situation de la gauche, mais qui y apporte une réponse sectaire sur le fond : « construisons ensemble, mais sans les forces politiques existantes », « nous ne participerons jamais à un exécutif avec la gauche » ..., un projet qui fait l'impasse sur la possibilité de changement réel de l'existant de tout un chacun,

Il reste silencieux sur l'échéance centrale pour la gauche qui est la tenue des congrès des Partis Communiste et Socialiste. A l'occasion de ces débats des questions essentielles vont être débattues et il est essentiel que les militants de la transformation sociale y soient présents pour mener ces débats, pour favoriser les convergences des sensibilités de gauche, pour jeter des ponts avec les autres composantes membres ou non de ces partis.

Pour toutes ces raisons, nous ne signons pas votre texte, mais sommes attentifs à votre démarche.

Nous voulons mettre en place un échange régulier et aussi une pratique commune dans le
mouvement social, pour permettre à celui ci de s'opposer efficacement aux attaques de la droite au pouvoir.

Cette mobilisation populaire, nous voulons le croire ne pourra qu'alimenter notre travail de
construction.

Cordialement

Pour l'équipe de PRS des Bouches du Rhône,

Hélène Le cacheux, Alain Barlatier

Rencontre le 24 avril entre la direction fédérale du PCF (ChristineMendelson, Michel Carrière, Jean-Marc Coppola) et une délégationdes initiateurs de l’appel « Rassembler » (Vève Guinot, FrançoiseLaroche, Jacques Lerichomme, Jacques Pradel)

Echange franc et direct où tous les participants sont intervenus après unexposé liminaire de J. Lerichomme sur l’origine, la nature et les objectifsde l’appel.

La position du PCF peut se résumer comme suit :

-Nous regardons l’initiative avec sympathie (dixit), mais plutôt qu’unrassemblement nous sommes pour des rassemblements, sur desobjectifs précis avec des initiatives concrètes débouchant sur desactions.

-Le PC tient à son identité, et n’est pas pour sa « dilution » dans unmouvement plus large.

-Le PC est dans une phase de réflexion interne particulièrementimportante pour l’avenir du mouvement (le congrès de fin d’année),
tant au plan organisationnel, idéologique que de stratégie politique.

-OK pour participer avec les autres organisations à la réunion
plénière appelée par « Rassembler ».

Compte rendu de la réunion avec la LCR.

Nous étions trois représentants de l'appel RASSEMBLER ! (Vève Guinot, Jacques Lerichomme, Françoise Laroche) et avons rencontré deux camarades de la direction fédérale de la LCR : Camille Roux et Bernard ?????

Notre échange a duré longtemps et a porté sur différents points :

-Nous avons tout d'abord expliqué la genèse de notre appel, le sens qu'il a aux yeux de ses initiateurs qui ne sont pas tous issus des CUALS contrairement à ce que pensaient initialement les camarades de la LCR, et avons développé les attentes et les objectifs de ses premiers signataires, sur la base de la discussion que nous avions eue collectivement lors de notre première AG du 2 avril à Aubagne.

-Nous nous sommes exprimés clairement sur le fait qu'il ne s'agit pas pour nous de créer un nouveau groupe qui se situerait à côté des organisations déjà existantes, ni de constituer des contre-feux à l'initiative de la LCR autour du NPA, ni à celle les CUAL qui veulent mettreen place des Etats généraux. Il ne s'agit pas plus de se substituer auxmilitants du PC, ou à ceux de PRS, qui veulent mener des débats dansleurs partis respectifs dans le cadre de la préparation de leurs congrès, etc.

-Nous avons mis en avant les constats que nous faisons : d'une part detrès nombreux militants et citoyens, résolument anticapitalistes, ne seretrouvent pas actuellement dans ces diverses initiatives ; d'autre part, le camp antilibéral reste très morcelé après l'échec d'une candidature unitaire à la Présidentielle, chacun donnant l'impression de vouloir
construire sa propre chapelle sans s'adresser aux autres.

-Pour leur part, les camarades de la LCR ont explicité leur démarche deconstruction du NPA : ils la situent dans une volonté de dépassement dela seule LCR, mais ne pensent pas que les autres organisations politiques ou rassemblements soient prêts à les suivre dans leur démarche. Considérant qu'il est urgent d'avancer, la LCR est sceptique sur un
possible rapprochement des différentes organisations sur le plan national, et pense qu'il n'est pas possible d'attendre les échéances des divers congrès. Elle a donc décidé de s'adresser aux militants et citoyens à labase.

-Les camarades de la LCR ont affirmé être prêts à constituer des fronts, ou rassemblements, à chaque fois que c'est possible. Nous avons pour notre part mis en avant la perspective d'une force unitaire qui rassemblerait le plus largement possible la gauche antilibérale. Dans cette perspective, la mise en place d'un espace unitaire départementalfavorisant les actions et les réflexions communes serait déjà un grand pas
en avant.


Pour échanger plus largement sur ces questions, les camarades de la LCRsont prêts à participer à une réunion avec l'ensemble des organisations etassociations au niveau départemental.



Publié dans Appel

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