l’Humanité des débats « Ne pas rater l’échéance de 2009 » Par Patrice Cohen-Seat,responsable national du PCF.

Publié le par EMINEM cgtmci@free.fr

Article paru le 21 juin 2008

France-Europe : quelle alternative au libéralisme ?

Il y a une aspiration à l’alternative en France et dans une majorité de pays de l’Union européenne qui se traduit par des luttes très importantes. Mais il faut aussi constater lucidement qu’il y existe un gros problème avec les défaites successives des forces de gauche. Il y a quelques années, elles gouvernaient onze des quinze pays de l’UE. Aujourd’hui, la plupart ont été battues. En France, en 2007, la gauche a enregistré son troisième échec successif à la présidentielle et pour la première fois depuis 1981 il n’y a pas eu d’alternance. J’avance l’idée que nous vivons une crise profonde du mouvement progressiste. J’y vois deux raisons. 1. La gauche n’est pas au rendez-vous de notre époque. Le monde s’est transformé et toutes les questions appellent des réponses nouvelles. Or la gauche est en panne sur le projet. Avons-nous des réponses politiques à toutes les questions que soulève le nécessaire développement de l’humanité ? Par exemple, nous disons qu’il faut changer le statut de la BCE. Mais comment s’y prend-on concrètement ? 2. Les forces de gauche n’ont pas pris la mesure du verrou que constitue aujourd’hui l’UE. Dans le monde tel qu’il est, la construction européenne devrait être une solution. Elle est un problème. C’est dans la lucidité sur les problèmes que nous pourrons construire des réponses. Le pire serait de se voiler la face, de faire l’économie du fond. Pourquoi les forces progressistes – qu’elles soient communistes ou pas – ont-elles été partout en Europe laminées ? Le problème n’est pas que franco-français. Je suis à l’unisson de tous ceux qui disent « faisons ensemble ». Mais on ne décrète pas de la vie et de la mort des organisations politiques de l’extérieur. Il faut partir de ce qui existe, de la diversité de nos cultures politiques, avec l’ambition de construire quelque chose. Pourquoi ne pas construire ensemble un front ? La construction d’un tel front peut être une étape avant d’aller plus loin. Pourquoi pas lors des élections européennes ? Et pourquoi pas un front à l’échelle de l’Europe ? Je pense que nous devons avoir avancé d’ici à la fin de l’année. Si nous n’arrivons pas à porter un projet politique européen, nous raterons une occasion historique. Propos recueillis par Christophe Deroubaix (*) (*) Extraits d’un débat organisé à Aubagne, le jeudi 12 juin.

Publié dans PCF

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