l’Humanité des débats « Pour une force antilibérale unique » par Rémy Jean, responsable des Comités unitaires antilibéraux
Alternative au libéralisme
L’alternative est non seulement possible mais indispensable. Possible car le rejet du libéralisme est extrêmement fort. Il y a un potentiel pour une alternative qu’il faut désormais penser à l’échelle mondiale puisque l’on constate qu’en Amérique du Sud des alternatives se mettent en place. Possible, l’alternative est également indispensable car on n’a jamais vu une telle offensive antisociale.
Pour que quelque chose change dans ce pays, il faut que la gauche réellement antilibérale devienne le centre de gravité de la gauche. Pour cela, les forces antilibérales doivent se regrouper dans une force unique, même s’il y a des sensibilités différentes. On l’appelle comme on veut, mais il faut pour les électeurs qu’une autre réponse s’affirme à gauche. Nous ne devons pas nous enfermer dans une désespérance liée à l’échec des collectifs unitaires antilibéraux.
La force unique, c’est le seul moyen de contester l’hégémonie du PS. L’ambition des CUAL, c’est de faire tomber les murs. Que faut-il changer dans le mouvement progressiste pour qu’il représente une alternative ? Ce n’est pas seulement le programme. C’est aussi une façon de penser et de militer. Le mouvement doit être capable de dépasser sa propre histoire.
Sinon nous n’avons aucune chance. Non seulement la droite gagne, mais c’est l’orientation sociale libérale qui s’impose à gauche. Sur le programme, nous sommes d’accord sur l’essentiel. Si nous avions une majorité, nous serions d’accord sur le programme à appliquer. Nous n’avons pas réponse à tout mais nous avons des éléments de réponse. Si on veut avoir des réponses construites, il nous faut un cadre de travail commun. Qu’est-ce qui nous empêche de créer ce cadre ? Qu’est-ce qui empêcherait que la gauche antilibérale se retrouve pour faire des listes communes aux prochaines élections européennes ?
Alors, banco pour un front si cela ne se résume pas à un accord de sommet. Si on ne s’appuie pas sur une dynamique citoyenne, cela ne marchera pas. La proposition d’un front est intéressante si elle ne se limite pas aux échéances électorales.