Libération : NPA article du 30 juin

Publié le par EMINEM cgtmci@free.fr

Le Nouveau parti anticapitaliste,
la «mayonnaise» qui veut monter
Extrême gauche. Première réunion nationale du NPA, dans lequel doit se dissoudre la LCR.
GAËL COGNÉ
QUOTIDIEN : lundi 30 juin 2008

Content, confiant, un brin excité même, Alain Krivine ! «C’est vraiment ce qu’on souhaitait.» Autour de lui, des alters de 20 ans causent avec des militants trotskistes, des libertaires avec des déçus du PS, des syndicalistes avec des militants associatifs. Et tout le monde s’appelle «copain» ou «copine». Il y a de l’euphorie dans l’air.

Ils ont été «plus d’un millier» de «copains» à participer à la première réunion nationale du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), à Saint-Denis. Parmi eux, environ «800 délégués» représentant les 300 comités créés dans pratiquement tous les départements de France, qui ont répondu à l’appel de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) lancé fin 2007 qui souhaitait la création d’un nouveau parti résolument «contre la droite, le patronat et le Medef», explique Olivier Besancenot. Un parti dans lequel va se dissoudre la LCR, pour une «gauche de combat anticapitaliste, internationaliste, antiraciste, écologiste, féministe, révoltée contre toutes les discriminations».

Krivine reprend : «Il y a une vraie diversité. La moitié des personnes présentes ce week-end ne sont pas à la ligue. Il va falloir arriver à faire prendre la mayonnaise.» Les militants de la LCR représenteraient environ un tiers des membres des comités. Pas évident de faire la synthèse. Tout le week-end, la LCR a tout fait pour montrer patte blanche et rassurer ceux qui craignent que le NPA ne devienne «une LCR bis» . Ainsi, « il y a des gens qui attendent de voir. Il y a un peu de méfiance dans mon comité», rapportait Nadine, prof d’histoire-géo, à Pau.

Pendant cinq heures, samedi, les délégués des comités ont pu raconter leur expérience locale et exprimer leurs attentes. Comme les autres, Besancenot n’a eu droit qu’à quatre minutes. Les uns ont soutenu les sans-papiers, d’autres ont lutté avec les pêcheurs ou défendu leur hôpital. Au fond de la salle, «les vieux» de la LCR (comme les appelle Alain Krivine) écoutent et se taisent. Leïla, membre du collectif Jeudi noir demande le renouvellement des formes d’action : «Pour les jeunes de ma génération, manifester en suivant un cortège, ça nous saoule.»

«Ça part un peu dans tous les sens», trouve Jean-Charles Albert, militant LCR dans le Var. «Il faut passer du club de discussion à l’action.»

Mais pour Olivier Besancenot, le «contrat est rempli» . Après des heures de discussions au sein de plusieurs commissions, les militants sont parvenus à rédiger une déclaration commune et à mettre sur pied un «comité d’animation national provisoire». Il doit se substituer à la LCR dans le processus de création du NPA, qui prévoit, en octobre, une nouvelle journée nationale, avant un congrès en 2009. Ce comité comptera une soixantaine de personnes et la LCR a accepté d’y être minoritaire (avec 23 représentants, majoritairement issu du bureau politique).

Quant au rôle de Besancenot, «il ne faut pas être hypocrite, il sera un des porte-parole», a estimé Alain Krivine. L’intéressé ajoute que si l’organisation du parti n’est pas décidée, on peut dire qu’«il n’y aura pas de président, ni de secrétaire général - ce n’est pas le genre de la maison - il y aura une direction collégiale avec des porte-parole».

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/335748.FR.php

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