Débattre et rassembler pour agir. Les alternatifs. Jean-Jacques Boislaroussie
Les Alternatifs
www.aqlternatifs.org
Vouis trouverez ci-dessous la résolution adoptée à l'unanimité par la coordination des Alternatifs de juin, et une contribuion sur le NPA a paraitre dans Rouge et Vert
Jean-Jacques Boislaroussie
Débattre et rassembler pour agir.
Des initiatives locales et des appels comme celui initié par "Politis" rouvrent le débat sur les perspectives d'une alternative à gauche.
Les Alternatifs jugent ces démarches positives et y participeront sur la base de leur orientation autour des trois axes indissociables suivants :
– travailler à un projet de transformation en rupture avec le capitalisme et le productivisme et répondant aux exigences sociales,écologiques, féministes et démocratiques
– construire un front commun à gauche du PS pour le débat et les actions, regroupant les organisations politiques (LCR, Alternatifs, PCF...), des courants de gauche écologistes et socialistes, les collectifs unitaires et les militants des mobilisations sociales, écologistes,féministes, antiracistes et altermondialistes.
– avancer vers une nouvelle force politique alternative, écologiste, féministe, autogestionnaire, altermondialiste, comme le proposent un certain nombre de contributions dont « Changeons ce monde » et en accord avec la démarche des Alternatifs.
SOYONS AMIS....
La première phase de constitution du nouveau parti anticapitaliste initié par la LCR s'achève, et un bilan peut en être tiré.
D'abord deux constats contradictoires :
- la capacité de la LCR a initier une dynamique, quantitativement modeste mais qui illustre, en creux, les difficultés des collectifs antilibéraux à s'inscrire dans le paysage politique, l'encore faible attractivité des Alternatifs et l'absence de repères politiques du PCF .
Cette dynamique intéresse notamment plusieurs centaines de jeunes qui ont participé aux mobilisations de la dernière période dans les facs et lycées, et se retrouvent dans le discours d'Olivier Besancenot.
- en même temps, l'espace militant engagé dans les collectifs pour le nouveau parti reste faible : un point d'étape de la direction de la LCR fin mai estimait le nombre de "nouveaux" à moins de 2.000, et même si le processus s'est un peu amplifié ces dernières semaines, ont peut estimer à trois mille personnes environ, compte tenu d'un important turn-over,
l'apport nouveau au NPA. Ce qui illustre bien les difficultés actuelles de
l'engagement politique partidaire.
La diversité des engagements
Le nombre d'adhérents à la LCR tournait autour de 2.800 au début de l'année 2008, tous ne se retrouveront pas dans le nouveau parti, car le départ de "minoritaires" de la LCR se poursuit, compensé par l'adhésion de sympathisants en accord avec la ligne actuelle de l'organisation.
Les participants aux comités pour un NPA sont divers : quelques groupes de militants d'extrême gauche, dont certains ont déjà annoncé qu'ils se constitueraient en fraction, ici ou là (Mulhouse, Limoges) des secteurs militants - issus de LO ou non - marqués par une culture ouvriériste forte, parfois des groupies d'Olivier (mais, après tout, il nous est
arrivé de rencontrer des groupies de José Bové), dans quelques régions (par exemple en Franche-Comté) des écologistes radicaux et décroissants, mais aussi, tout simplement, des militants syndicaux ou jeunes désireux de s'organiser pour en découdre avec le capitalisme et rompre frontalement avec le PS.
La question des formes d'organisation est très souvent posée, et ce n'est pas par hasard que Samy Joshua menait récemment dans les colonnes de "Rouge" une critique sans concessions de la "forme réseau", dont nous mesurons les limites, en terme d'efficacité mais aussi de démocratie, dans un certains nombre de secteurs militants que nous cotôyons.
Bienvenue dans la troisième période ? (1)
C'est ainsi qu'un jeune camarade de la minorité de la LCR caractérisait le cours actuel de son organisation. Formule plaisante, mais réductrice.
Il n'en est pas moins vrai que la démarcation frontale avec le PS s'accompagne d'une polémique récurrente avec les autres secteurs antilibéraux, soupconnés de vouloir pactiser avec le social-libéralisme. S'il est vrai que tous ces secteurs ne font pas preuve d'une grande clarté sur ce point, par exemple chez certains communistes critiques ou verts de
gauche, une organisation comme les Alternatifs, qui n'exclut pas des accords locaux d'union de la gauche pour des politiques publiques socialement et écologiquement utiles, affirme clairement qu'il n'est pas possible de gouverner nationalement avec "ce" PS social libéralisé, point de vue partagé par bon nombre de collectifs unitaires antilibéraux.
Cette question des rapports avec le PS se reposera dans les débats à venir de la gauche antilibérale. Mais la volonté de la LCR de cantonner le débat à un bipolarisation PS/NPA ne tient pas la route : l'effet Besancenot dans les sondages n'est pas de nature à faire trembler la bourgeoisie, ni à transformer radicalement les rapports de forces à gauche.
La proposition de front commun à gauche du PS portée par les Alternatifs, ne les conduit pas à sous-estimer les débats qui pourront traverser ce font, mais repose sur le constat qu'aucune organisation politique, et pas davantage des collectifs unitaires moins contruits, ne seront en mesure de peser à une échelle de masse.
Que faire ?
Le NPA va se constituer, plus comme transcroissance de la LCR que comme objet politique nouveau. Des débats s'y déroulent qui nous intéressent, par exemple sur un
écosocialisme, et la présence du nouveau parti dans les mobilisations sociales sera renforcée.
Cette formation sera donc un partenaire important pour notre mouvement...sous réserve qu'elle le souhaite et perde l'illusion de constituer, en elle même, une réponse à la hauteur des batailles politiques et sociales à venir, donc accepte de s'incrire dans des cadres
unitaires à contruire en commun, et avec d'autres.
Jean-Jacques Boislaroussie
(1) la "Troisième période", fut la phase d'affirmation sectaire des
partis communistes à la fin des années 20.
