LCR et unité à la gauche du PS : des réponses de Rémy Jean, Etienne Adam, Gérard Blanchet, Claude Deganne, Daniel Mino, Giles Odic, Nanie Bellan au "Jeu des 3 familles"
Salut Rémy,
Je suis d'accord avec ton analyse sur la direction de la LCR et non sur les militants LCR.
Ici à Clermont les militants LCR (ceux de la LCR Laffont) construisent le NPA ET signent l'appel de Politis et même le distribuent dans les manifs, comme ils ont signé tous les appels que tu signales.
Pour ma part, et j'ai été de tous les combats unitaires tu le sais bien, et je ne suis pas militant de la LCR, j'essaie de construire le NPA pluraliste (rejet de la motion présenté par UNIR au dernier congrès de la LCR) ET j'ai signé, je diffuse et je fais signer l'appel Politis. Nous avons fait une première réunion des signataires (plus de 100 dans le 63) la semaine dernière à l'initiative de Gérard Bohner (LCR/Unir) Bruno Slama (Forces militantes) et moi-même : 30 présents.
Du côté de la construction du NPA plus de 100 militants ont participé à des réunions dans la dernière période dont moins de la moitié sont à la LCR.
Par ailleurs je suis aussi présent dans la reconstruction des collectifs autour de "l'appel de Meze".
Toutes ces initiatives ne sont contradictoires que pour ceux qui ne veulent rassembler
qu'autour d'eux. Pour moi elles ne le sont pas et contribuent, chacune à leur manière, au rassemblement de tous.
J'ai été sensible aux arguments de Raoul-Marc Jennar (les premiers) sur la construction du NPA sur le thème "100% des gagnants au loto auront tenté leur chance". On verra bien à l'arrivée.
Sur son retrait de l'appel Politis il déconne, comme il déconnait quand il ne voulait pas signer l'appel à Bové : tu te rappelles?
Amitiés.
Gérard
Une fois de plus Archie nous assène sa thèse : l'appel de Politis est un instrument d'exclusion de la LCR.
Je ne reprendrai pas les arguments de Remy qui montre que depuis la victoire du non au référendum la LCR joue la division comme instrument de son propre développement. J'ai eu l'occasion à l'époque de dire, et je pense qu'il était d'accord à l'époque, combien le faux procès sur la soi-disant ambiguïté du texte ambition et stratégie par rapport au PS n'était que le prétexte pour éviter un processus unitaire. La LCR a jugé à l'époque plus judicieux de jouer sur les qualités médiatiques de Besancenot et sur une certaine forme de « radicalisme » protestataire pour progresser dans un score électoral, se placer en première place chez les petits de gauche : le résultat n'est « honorable » que s'il est vu d'un point de vue de boutique, d'appareil puisqu'au total les diverses composantes de la gauche radicale, non PS, reculent ce qui à mon sens ne peut être considéré comme une victoire.
A ce moment, le refus de la LCR d'être partie prenante de la dynamique unitaire, « s'expliquait » aussi par le poids du PC dans les collectifs unitaires et au fond par l'idée que c'est le PC qui tirait les ficelles des collectifs. Jusqu'au bout et même après la résistance des collectifs au diktat de la candidature de Marie-Georges, même l'appel pour la candidature de José Bové la LCR n'a pas su saisir que se constituait là un autre fonctionnement politique. Dans son refus de la démarche unitaire (pour le premier appel de novembre 2006, les représentants de la LCR n'ont pas fait montre d'un grand enthousiasme alors même que le texte de l'appel était plus clair et le PC moins « pesant ») la LCR montre qu'elle ne peut concevoir une nouvelle forme d'organisation politique et que seuls organisations et courants politiques pèsent dans les décisions. Les dimensions citoyennes et mouvementistes n'ont pas d'existence réelle, ne doivent pas avoir accès à la décision politique sérieuse. Il faut dire que cette appréciation est largement partagée par le PC et par une partie de MAG (qui fait si peur à Archie) : pour tous ceux qui n'ont pas rompu avec une vision traditionnelle, délégataire de la représentation politique, la politique est une chose trop sérieuse pour la laisser à celles et ceux qui ne sont pas des professionnels de la politique.
En agissant ainsi ils apportent, involontairement, un soutien au libéralisme-autoritaire pour lequel la politique est affaire de spécialistes et inaccessible aux citoyen(ne)s. Il n'y a pas pour tous ceux- là une crise de la représentation politique mais seulement crise de certains représentants politiques de gauche.
L'aspiration citoyenne, d'acteurs des mouvements sociaux à prendre part à la politique, à construire dans la diversité une alternative au libéralisme, n 'est pas considérée comme un élément central de la reconstruction de la gauche.
Les collectifs ont précisément cherché à prendre en compte cette dimension. Ils ne sont pas le creuset unitaire qui serait seul capable de réunir toutes les forces de la gauche de gauche, ils sont le lieu où un certain type de co-constrution est possible en particulier aux « non-encartés » mais aussi à d'autres courants. La proposition « d'Etats généraux » vise précisément à promouvoir un autre type d'unité qu'un simple cartel de courants politiques. Nous avons conscience de la difficulté de médiatiser de telles propositions en rupture radicale avec la conception traditionnelle du champ politique.
Dans ces conditions l'appel de Politis est un outil pour ouvrir cette perspective sur un autre public que celui que nous pouvons toucher et il peut devenir un outil pour toute celles et tous ceux qui veulent s'engager dans un tel processus. C'est la pari que nous faisons en signant, celui d'une intervention citoyenne de milliers de signataires qui de toutes façon ne seraient pas allés vers le NPA. On peut ironiser sur le nombre de signatures (« concours de lenteur »), nous savons bien qu'un certain nombre de militant(e)s sont non-signataires par désillusion de la politique et par repli sur l'activité dans les mouvements : ce n'est pas très positif pour la résistance à Sarkozy. Mais que faut- il faire de ceux qui ont signé, de ceux qui attendent de voir si quelque chose peut se faire? Leur dire que rien ne peut se faire en dehors du PS et du NPA? Leur dire que toute tentative de modifier la politique est finie depuis la défaite de Bové ? Ce serait signifier la mort de la perspective que nous portons depuis un an et qui repose sur des milliers de personnes dont même la LCR reconnaît l'existence et l'intérêt.
Alors Archie nous ressort l'épouvantail qui justifie son appréciation d'appel de discorde anti-LCR : un quarteron de MAG ( dont Piquet que bien peu connaissent en dehors du microcosme parisien) et quelques PC (dont Gayssot). Ces quelques personnes suffisent à elles seules à caractériser l'appel : MAG pour liquider les collectifs et les PC pour préparer un ralliement à la nouvelle gauche plurielle en isolant le NPA.
Outre la vision politicienne que cette analyse traduit, Velveth reproduit ce que disent tous ceux qui se sont opposés depuis 2 ans aux collectifs : une poignée de dirigeants politiques « qualifiés » suffisent à empêcher des milliers de signataires et les collectifs de faire de l'appel autre chose que ces petites manoeuvres. Cet appel ne correspond pas à une attente chez ceux qui ne se sont pas encore remis de la division et cette attente pourrait être complètement dévoyée par quelques politiciens qui feraient passer leur ligne? Politis pourrait-il se permettre de jouer ces quelques individus contre des milliers de lecteurs?
C'est là sous-estimer gravement les capacités politiques de ceux qui signent l'appel ou constituent les collectifs et c'est dans cette sous-estimation que prend sa source nos différences d'appréciation sur la place et la fonction de cet appel.
Etienne Adam
Claude Degranne
Chers camarades de la CNA,
Merci de ne plus gloser sur le départ de quelqu’un qui ne manquera certainement pas à la sérénité de nos débats. Personnellement, il est repassé en indésirable sur ma messagerie et si ce n’était vos commentaires, je n’aurais plus à perdre mon temps à lire ces diatribes. Et surtout, n’encombrez plus la liste des collectifs de ces enfantillages, sinon il ne nous en restera plus beaucoup.
Cela ne m’empêche pas de suivre sur les sites appropriés les évolutions de la LCR comme l’enfouissement de la direction du PCF, malgré les efforts de nos camarades unitaires. Ainsi que ce qui bouge chez certains Verts, sachant que le brelan d’as des écolos médiatiques semble compromis.
Celles et ceux qui trouvent leur compte dans une démarche partisane ne me gênent pas. Nous souffrons plus de pas assez que de trop d’engagement. Mais ces engagements ont trop tendance à se fermer sur leurs certitudes, quand nous pensons nous que nous avons besoins de tous pour créer une alternative réelle.
J’ai assisté dimanche au FSD 74, avec 4 conférences d’Ariès et de Bové, suivies par plus de 300 personnes chacune. J’en suis ressorti convaincu que la construction d’une alternative politique porteuse d’un projet révolutionnaire, comme l’a été dans son temps celui du CNR, était plus urgente que jamais. L’’intervention que j’ai faite dans ce sens a été fortement applaudie par la salle, mais le parti pris apolitique du FSD n’a pas permis de donner suite au débat. Notre appel départemental a toutefois recueilli à ce jour plus de 150 signatures soit 3 fois plus que l’appel de « Politis » même si beaucoup ont signé les deux
Plus que jamais, nous devons réaffirmer notre vocation unitaire et offrir à toustes celles et ceux qui recherchent sincèrement une unité antilibérale sans ambiguïté et sans compromission avec le socialibéralisme, d’où qu’ils viennent, un cadre ouvert et serein. Les grincheux et les aigris peuvent aller voir ailleurs et je souhaite bien du plaisir à qui les accueillera !
Daniel Mino
"il y a pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles"
Gilles Odic
Tout à fait d’accord avec remy, et je poursuis son raisonnement :
Pourquoi voulons-nous rassembler toutes ces forces, en un mouvement ou toutes et tous, partis, associations, militants syndicalistes, associatifs, citoyens, etc....auront leur place ?
Pourquoi ?
Eh bien dans notre pays ou s’installe l’alternance entre la droite, et la socialdémocratie, cette dernière rassemblée autour du PS, IL FAUT QUE PÈSE CE MOUVEMENT pour une alternative de transformation sociale....
voilà pourquoi, me semble-t-il, nous voulons faire le rassemblement décrit par rémy : pour tirer notre pays vers cette alternative au capitalisme, et contrebalancer le poids des idées de collaboration de classe, d’accompagnement du capital, qui sont celles de l’actuelle direction du PS.
En dehors de ça, comment parvenir à changer réellement de politique dans notre pays ? Je ne vois pas bien....
Deux remarques :
- c’est avec NOTRE POLITIQUE telle que rémy la décrit, que nous perturbons les visées du PS, toute attitude tendant à le renvoyer à ses positions fait son jeu, en le laissant tranquillou s’installer dans l’alternance. Chaque fois qu’un socialiste nous rejoint, un dirigeant PS est contrarié.
2- la stratégie LCR-NPA mène à quoi ? Quelle est leur stratégie de conquête du pouvoir ? Je laisse la question posée.....!!!!!
amitié, bonne journée.
Nanie bellan