« Quel parti politique pour le communisme aujourd’hui ? Quelles ruptures ? Quel processus ? »

Publié le par EMINEM cgtmci@free.fr

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De gauche à droite : Roland Jacquet, Roger Tirlicien, Marie-Jeanne Gobert, Daniel Cirera, Pierre Blotin.

Communisme 21, le texte de l’intervention que Pierre Blotin a prononcée, lors de la rencontre-débat des 4 et 5 avril.

Depuis hier soir, les échanges ont été riches. Sur la base de réflexions allant dans le même sens quant à la façon d’aborder les problèmes auxquels sont aujourd’hui confrontés les communistes, des idées différentes voire contradictoires se sont exprimées. Deux remarques à partir de ce constat :

1- Il a fallu que nos deux amis philosophes communistes viennent ici pour avoir l’occasion de confronter leurs idées devant des communistes. Et si nous en avions invité d’autres nous aurions bénéficié d’autant d’approches et de réflexions différentes…qui n’ont quasiment plus d’occasions pour se confronter à l’initiative du parti. On a en effet depuis longtemps cessé d’impulser un travail collectif de recherche et d’élaboration théorique. Or, on l’a vu, les questions très théoriques abordées ce matin ont un impact politique sur la conception même du parti et de son rôle. Mais faute d’avoir nourri cette réflexion, il y a aujourd’hui dans le parti un déficit préoccupant de connaissance et de confrontation d’idées. Les nouvelles générations de communistes n’ont pratiquement jamais eu l’occasion de prendre connaissance des questions en débat et de leurs implications politiques. Les plus anciens n’ont pu bénéficier dans leur parti des « mises à jour » continues de leurs connaissances…considérées pourtant comme une nécessité pour les travailleurs dans leur vie professionnelle et pour les citoyens ! C’est un handicap pour le prochain congrès…si l’on veut bien sûr un vrai débat avec tous les communistes… on pourrait faire la même remarque à propos des réflexions des syndicalistes et sociologues communistes…pour l’essentiel inconnues des communistes…

2- Au-delà, c’est une question plus vastes qui nous est posée : celle de la place et de la conception du débat dans notre « culture » de parti ? On a évoqué ce matin « l’abandon » de la dictature du prolétariat en 1976. C’était un choix politique : il fallait prendre des distances avec le Parti soviétique ; et en même temps avancer un projet concret, pour essayer de peser sur le Parti socialiste de François Mitterrand, affirmant vouloir « rompre avec le capitalisme » sans dire comment. Un projet acceptable par les français. Qui ne soit pas « la dictature » mais clairement « le socialisme ». Il y avait matière à un débat de fond : Quelle est la pertinence d’une démarche proposant de « construire une société nouvelle » selon un projet élaboré par le PCF ? Qu’est ce que ça suppose comme relations entre l’Etat, le Parti, et le mouvement social ? Quel écho pouvait recevoir la proposition de faire « à la française » ce qui se faisait ailleurs…« dictature du prolétariat » en moins ? Mais on s’est limité à une question d’image. Et le débat n’a pas eu lieu. En tout cas pas jusqu’au bout.

Autre exemple : la question dite « des cellules », c’est à dire du mode d’organisation du parti et de ses liens avec les gens. Cette question se posait concrètement depuis longtemps – avec une majorité de « cellules » mortes ou maintenues artificiellement en vie - sans qu’on ose la discuter. Nous avons proposé d’en discuter ouvertement. Certains d’entre vous s’en souviendront : il y a eu, au Conseil National des débats « animés ». En évoquant des ateliers travaillant en réseaux Lucien Sève m’a rappelé ce que la direction du Parti proposait pour le congrès de Martigues. Après des heures de discussion, on s’est fait battre. Battre politiquement, parce que cette conception de la vie du Parti, et de ses rapports avec les gens, avec la société, ne correspondait pas à la conception fondamentale imprégnant notre « culture » : l’objectif premier doit être le pouvoir politique ; il va permettre de transformer la société, mais aussi les hommes ; ainsi se « construira » la base matérielle, idéologique et humaine permettant de passer à une étape supérieure : le communisme…Préparer la transformation de la société dans le parti parce que c’est à partir de lui que se réalisera demain cette transformation, ou contribuer, dans la société, au mouvement qui la transforme, ça n’implique évidemment pas la même forme d’organisation ! Mais nous n’avons pas conduit la discussion sur ce terrain… Et au lieu de soumettre au débat des communistes la diversité des arguments en présence, on a réglé au sein du conseil national un compromis qui permettait à tout le monde de voter le projet de résolution. Résultat : encore une fois on est passé à côté du débat nécessaire...

Or, à la vérité, c’est comme ça depuis très longtemps dans le Parti ! Quand il y a des thèses opposées, on cherche à faire un compromis au sein de la direction. Et on le fait ensuite accepter par les communistes, que l’on prive ainsi de leur droit à débattre de tout et à décider en connaissance de cause. Je crois que si cette fois on procède encore de la sorte ( et malheureusement c’est ce qui est en train de se préparer) on risque la catastrophe. Les communistes devraient au contraire avoir tous les éléments en main pour décider eux-mêmes de ce qu’ils veulent faire d’un parti dont nul, à part elles et eux, n’est propriétaire.

J’en viens maintenant à quelques questions après les débats d’hier soir et de ce matin.

La lutte des classes. On est tous ici d’accord : ça existe. Dans la vie de tous les jours. Au niveau national et international. D’accord aussi pour constater que ce ne sont ni les mêmes classes, ni les mêmes luttes, ni les mêmes enjeux qu’autrefois. Il y a eu les modifications sociologiques évoquées hier soir. Et le monde aussi a changé. Lutte des classes donc, et plus que jamais ! Mais pas dans les mêmes formes, ni avec le même contenu. Cela pose à mon avis deux questions :

1- L’un des principes fondateurs des partis communistes au 20ème siècle ( un élément essentiel de leur « matrice » constitutive ) découlait de la conviction qu’il y a une réalité de la lutte des classes mais à laquelle les principaux intéressés n’accèdent pas directement ou spontanément. Il faut donc un parti politique pour apporter de l’extérieur la conscience de classe.

Cette idée est née au 19ème siècle et au début du 20ème. La classe ouvrière, le salariat, n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Pour l’essentiel, il s’agissait de petits producteurs dépossédés de leurs moyens de production et projetés dans le monde salarial. Il fallait effectivement leur expliquer ce que sont le capitalisme et l’exploitation capitaliste. Et leur montrer que ce qui leur arrivait n’était pas le fruit du hasard. Mais aujourd’hui, il y a une expérience de plusieurs générations. Tout n’est pas forcément clair dans les têtes. Au contraire, c’est même très compliqué parce que tout est fait pour opposer les uns aux autres. Mais voyons bien le contenu des luttes actuelles. Ce qu’elles révèlent comme progrès dans la perception de la nature du capitalisme et de ses méfaits. Il est de plus en plus difficile de faire croire que c’est « la main invisible du marché » qui provoque les délocalisations !.. Par contre, une question nouvelle surgit : ce capitalisme, on peut le dépasser ou pas ? Le problème n’est donc plus d’apporter la conscience, au sens où on le disait il y a un siècle, mais c’est d’aider les victimes du capitalisme à répondre à cette question : quoi d’autre que le capitalisme ? Et comment y arriver ? Et là il y a incontestablement besoin d’un apport politique. (d’autant qu’il y a eu « autre chose » …qui s’est effondré comme on sait).

Autre aspect : les canaux par lesquels se fait « la prise de conscience » se sont beaucoup diversifiés. Il y a certes un problème de syndicalisation dans ce pays, mais mesurons le rôle des syndicats pour faire progresser la conscience à partir de l’expérience. Il y a aussi les associations. Sur quelque problème que ce soit, elles sont de plus en plus directement confrontées au capitalisme, et obligées de s’interroger : est-il « aménageable » pour résoudre les questions qui nous concernent ? Ou alors « quoi » d’autre ? Mais tout cela sur fond d’intense bataille idéologique. S’il y a progrès de la conscience, et diversification des canaux par lesquels elle se diffuse, il y a aussi « progrès » des moyens mis en oeuvre pour brouiller la conscience, pour diviser, pour convaincre que le capitalisme est indépassable. Il y a donc une nouvelle demande politique : il ne s’agit plus seulement de « révéler » aux salariés qu’ils sont victimes du capitalisme, mais de déjouer ensemble les entreprises idéologiques et politiques visant à les tromper et à les diviser. Et de créer ensemble les conditions permettant les rassemblements nécessaires pour changer les choses.

Et puis il y a une demande politique liée au progrès des luttes. On n’attend pas du Parti communiste (ni de quelque parti que ce soit) qu’il « invente » par exemple la solution miracle pour en finir avec le chômage et la précarité !.. Les syndicats sont parfaitement capables de travailler sur toutes les questions qui concernent les salariés et d’élaborer des propositions. Les associations qui s’occupent du logement, de la santé… sont aussi capables d’élaborer. Le parti se réclamant de la lutte des classes et du communisme doit évidemment apporter sa part à ce travail. En proposant ses idées et ses élaborations. Et les élus communistes, les militantes et militants communistes dans les différentes organisations concernées ont leur apport personnel. Mais au-delà, c’est sur des questions spécifiquement politiques que l’apport de ce parti est le plus attendu : Comment modifier les rapports de forces politique et idéologique pour faire progresser ces solutions élaborées dans les luttes ? Comment faire avancer cela dans le cadre du système politique en place ? Comment dans le système politique, dans les institutions, on peut prendre appui sur le mouvement social pour en généraliser les acquis et les pérenniser ? Comment on crée les conditions politiques pour d’autres avancées ? L’apport politique au mouvement social est plus nécessaire que jamais, mais il est d’une autre nature que celui que l’on concevait autrefois. Et les rapports entre le parti et le mouvement social et ses organisations doivent aussi être conçus de façon radicalement différente.

2 - Dans le même ordre d’idées, une autre remarque concernant l’expression bien connue : « il faut politiser le mouvement social ». C’est bien sûr « au Parti » que revient ce rôle dans notre vision « traditionnelle ». Cette conception fut-elle « juste » dans le passé ? On pourrait en débattre. Mais regardons la réalité d’aujourd’hui : les mouvements sociaux n’attendent évidemment pas après nous pour se « politiser ». Ils sont confrontés à de la politique. Ils cherchent des réponses forcément politiques. Si nous ne sommes pas là, ils les cherchent quand même…et ils trouvent des réponses. Et le déclin du parti fait que quelquefois, par manque de lien, par manque d’existence concrète (parce qu’il y a quand même de grands déserts du point de vue de son implantation ) c’est le mouvement social qui « apporte » au parti communiste… et c’est tant mieux si nous savons accepter cet apport – ce qui n’est pas toujours le cas : on a du mal à accepter ce qui ne vient pas de nous et n’est pas estampillé PCF !.. Bref, ça ne fonctionne plus « à sens unique » comme on le concevait autrefois. Il y a besoin d’un type d’échange qualitativement nouveau.

Cela m’amène à évoquer une idée présente dans les débats en vue du congrès. Un courant, qui se fait appeler « orthodoxe » mais que pour ma part j’appelle « fondamentaliste », nous dit que la novation en 2008, ce serait d’expérimenter dans les luttes, dans le mouvement social les idées et les propositions du Parti. Mais c’est à l’inverse des idées et des pratiques qui naissent et grandissent en France comme dans le monde entier depuis 40 ans ( eh oui,1968..) !!! Les mouvements qui se développent n’ont ni besoin ni envie d’expérimenter des idées venues d’ailleurs. Ils ont besoin qu’on travaille avec eux pour élaborer des solutions. Ce sont deux choses totalement différentes. Et j’ajoute qu’il y a sans doute des dizaines de milliers de communistes militants syndicaux et associatifs que cette pratique a contribué à éloigner de leur parti. Lassés qu’on leur demande d’aller « expérimenter » dans le mouvement social les idées et les propositions du Parti, ils ont fini par dire : « c’est terminé ! On se déconsidère vis-à-vis des travailleurs et des citoyens que l’on dessaisit. Et parfois pour les fourvoyer dans des luttes peut-être « justes », mais sans possibilité de succès immédiat ! ». On a évoqué ce matin les « campagnes » nationales (toujours « grandes ») que chacun est « convié » avec insistance à mettre en œuvre, alors qu’elles n’ont été élaborées et décidées ni par lui, ni par les gens de son entreprise ou de son lieu d’habitation… Cette pratique (qui a toujours cours et connaît même un regain chaque fois que la direction du parti est en difficulté ) n’est pas pour rien non plus dans la faiblesse de la syndicalisation en France, ou dans la méfiance vis à vis de certaines associations. La peur d’être utilisé, voire manipulé est forte ( et malheureusement souvent justifiée). Elle concerne surtout le parti communiste, mais aussi, parce qu’il y a eu de la concurrence sur ce terrain, les partis en général… Je crois qu’il y a là quelque chose à discuter à propos des rapports parti/mouvement social.

Deuxième question : le communisme. Je le dis d’emblée : je suis pour le maintien de la référence au communisme. Sans ambiguïté. Sans complexe. Et même, oui, avec fierté.

Je crois qu’on était tous d’accord ce matin sur le fait que ce qui fait la pertinence du mot même de communisme, c’est, comme le dit Lucien Sève, l’idée de mise en commun. Mais QUI met en commun ? Je suis là en plein accord avec Lucien : ce n’est pas un pouvoir d’Etat qui va mettre en commun. C’est l’appropriation par les intéressés eux-mêmes de leur puissance sociale ; de leur capacité de développement ; de leur capacité à faire valoir des solutions nouvelles, qui réalise cette mise en commun. Et ça, c’est le mouvement. Il ne peut se décréter d’en haut. On ne peut en décider d’en haut les étapes. Des étapes, oui, il y en a forcément, mais c’est le mouvement qui en décide. Et pas tout seul : il y a quelqu’un en face. C’est un mouvement de lutte avec des adversaires.

Et dans ce mouvement d’appropriation des forces sociales par les intéressés eux-mêmes, oui l’Etat ça compte. Quelquefois ce mouvement d’appropriation doit s’imposer face à un Etat au service du capitalisme. Il peut, à l’inverse , être aidé par l’Etat. D’où l’importance de la conquête du pouvoir politique quand on le peut, ou de la participation au pouvoir politique quand on le peut. Pas « le pouvoir pour le pouvoir », mais si ça permet de généraliser les succès des luttes, de les pérenniser, de créer de nouveaux rapports de force pour obtenir de nouveaux acquis. Voilà qui éclaire cette fameuse phrase ( dont Roland disait à juste titre qu’elle n’est pas un argument de porte-à-porte !..). Que dit Marx dans cette phrase ? Il dit quelque chose qui heurte profondément notre culture, pourtant réputée « marxiste » : le communisme ce n’est pas un idéal auquel il faut conformer la société. Ce n’est pas non plus un « état » dans lequel on « passerait » après avoir réuni certaines conditions. Non, il dit : le communisme c’est ce mouvement réel. Et c’est dans ce mouvement qu’il faut situer l’action politique du parti communiste.

Or le PCF, comme tous les partis communistes du XX° siècle, a été fondé sur la conception que j’ai évoquée au début : aller au pouvoir pour transformer la société, et du même coup les hommes - c’est l’étape du « socialisme » qui créera les bases matérielles, idéologiques et humaines pour « passer au communisme » ultérieurement. Il faut le voir et le dire clairement : cette conception n’est pas seulement différente de celle de Marx, elle en est l’exact opposé ! Elle affiche l’objectif d’aller au pouvoir pour conformer la réalité à un projet préétabli . Elle place ainsi l’action politique au-dessus du « mouvement réel ». Et conduit même à l’illusion d’une action politique et étatique capable de faire à la place du « mouvement réel »…on a vu avec quels résultats ! C’est une tout autre conception que suggèrent non seulement le « retour » théorique à Marx, mais la réflexion sur l’expérience des « pays socialistes » au XX° siècle. Une conception situant l’action politique dans le mouvement, pour contribuer à le faire grandir et gagner. Y compris par des alliances politiques. Y compris en participant au pouvoir si ça apporte quelque chose au « mouvement réel ». Et bien sûr en « conformant » l’action étatique aux exigences et aux avancées du mouvement , et pas l’inverse !..

Troisième question : Quelle organisation politique, quel parti ? « Nouvelle donne » dans la lutte des classes ; conception du communisme et de l’action politique communiste…des ruptures fondamentales avec des éléments essentiels de « la matrice » à partir de laquelle s’est constitué et a vécu le PCF s’imposent. Ce doit être, me semble-t-il, le point de départ de la réflexion sur l’avenir du parti. Tournée vers l’avenir, une telle réflexion ne peut évidemment faire l’économie de questionnements sur le passé - et sur le présent – notamment sur les causes profondes du déclin du PCF ( qui n’est évidemment pas contredit par les résultats des récentes élections municipales et cantonales ).Trois remarques dans cet esprit :

1- Marx faisait du mouvement de contestation du capitalisme et de toutes les exploitations, dominations et aliénations par les êtres humains s’associant librement dans l’action, « le mouvement réel qui abolit/dépasse l’ordre actuel ». Mais c’est de la prise du pouvoir pour construire une société « socialiste » selon un projet préétabli que « la matrice » fondatrice des partis communistes du XX° siècle fait découler la possibilité d’en finir, par étapes, avec ces exploitations, dominations et aliénations. Ces partis –PCF compris – ont donc été conduits à donner la priorité à la lutte politique pour « aller au pouvoir », et à la valorisation de la « nouvelle société » dans laquelle tous les problèmes trouveraient solution, plutôt qu’aux luttes pour imposer « ici et maintenant » des solutions novatrices. D’où l’opposition réformes/révolution ( encore si présente dans notre « culture » quoi qu’on en dise !). Et la tendance ( elle aussi bien tenace !) à expliquer à tout propos qu’il ne peut y avoir de solution au problème évoqué que « quand on aura transformé la société ». C’est ainsi que l’on a pendant longtemps expliqué aux féministes, aux écologistes, aux militants contre toutes les discriminations, etc.. qu’ils avaient sans doute raison, mais que le combat essentiel était celui pour le changement de société que nous menions et auquel nous leur proposions ( dans le meilleur des cas) de « raccrocher » leur propre combat. On a de même opposé la satisfaction de revendications « qualitatives » dans le monde du travail, ou à propos du « cadre de vie », à la priorité « révolutionnaire » à donner à l’abolition de l’exploitation de classe… Nous avons même affirmé sans broncher que nous étions « féministes parce que communistes », « écologistes parce que communistes », « les meilleurs défenseurs de la paix et des droits de l’homme…parce que communistes »,etc.. parce que la société socialiste pour laquelle nous luttions était seule capable de régler tous ces problèmes…Même si l’exemple du « socialisme réel » que nous avions si longtemps encensé ne plaidait pas vraiment dans ce sens !Alors que ces problèmes (dits « de société » tandis qu’ils sont vécus par des millions de gens comme des problèmes personnels) ont pris dans les 40 dernières années ( encore 1968 !) une place de plus en plus grande, comment ne pas penser que ces comportements ont conforté l’image d’un PCF étranger aux évolutions de la société et privilégiant les solutions « collectives » au détriment des attentes individuelles ? Comment ne pas penser qu’en a été aussi renforcée l’image d’un parti « accroché » aux conceptions d’une autre époque qui avaient conduit à l’échec du « communisme » soviétique ?

2- La seconde remarque porte précisément sur cet échec. Sa portée d’abord : 70 ans de socialisme « construit » avec les conceptions communes à tous les partis communistes…et au bout de ces 70 ans, c’est le capitalisme qui revient. Ses conséquences ensuite : désastreuses pour l’image du communisme et des partis s’en réclamant ; et désastreuses parce que renforçant l’idée « qu’il n’y a rien à faire », que le capitalisme est « indépassable ». Mais paradoxalement il n’y a pas que des conséquences négatives, car le « mouvement réel » dont nous parlons après Marx naît – on l’a évoqué ce matin – à la fois des contradictions du capitalisme lui-même, des problèmes nouveaux qu’elles font naître, des exigences nouvelles, et des possibilités nouvelles de rassemblement qu’elles engendrent, et de l’expérience des êtres humains et des peuples dans les luttes de classe. Et l’expérience du XX° siècle conduit à ne plus pouvoir croire que pour résoudre leurs problèmes, les individus et les peuples devraient porter au pouvoir des partis qui construiront la société socialiste dont ils ont déjà établi le projet …Or, les problèmes existent, de plus en plus nombreux et insupportables, et il faut trouver des solutions. Alors – et c’est une des caractéristiques de la situation nouvelle dans laquelle le monde est entré à la fin du XX° siècle – les individus et les peuples cherchent eux-mêmes de plus en plus les solutions et les moyens de les faire aboutir. Et partout – pas seulement en France et en Europe – on voit naître et se développer des mouvements qui, en cherchant ces solutions sont conduits à mettre en cause concrètement le capitalisme. Certes, cette mise en cause n’est pas forcément globale et radicale, mais dans l’affrontement entre les peuples et le capitalisme mondialisé, elle tend à se radicaliser toujours plus. Faut-il « faire la fine bouche » sous prétexte qu’on y retrouve pas toutes NOS propositions ? Faut-il continuer à nous comporter comme seuls détenteurs de LA vérité scientifiquement établie, et donc seuls capables de dire les bonnes solutions et de montrer le bon chemin ? Ne serait-ce pas le signe – annonciateur de nouvelles fractures entre des communistes accrochés à des « fondamentaux » sacralisés et des individus et des peuples en recherche de nouveau et d’efficace – que nous ne voulons décidément rien retenir et rien apprendre de l’expérience pourtant cuisante que nous vivons depuis quarante ans ?

Et faut-il ignorer « superbement », dans la tradition d’une « suffisance » qui nous a fait tant de mal, que le déclin historique de l’audience du PCF dans la société et dans la vie politique française est étroitement lié au fait que notre peuple ne peut plus et ne veut plus croire que la voie vers les changements auxquels il aspire passerait par la « révélation » d’un « projet de société socialiste à la française » que le PCF mettrait à sa disposition et s’engagerait à « réaliser » s’il en avait les moyens politiques ? Il semble bien pourtant que c’est vers cette attitude que l’on s’oriente une nouvelle fois…

3- Mais de son analyse selon laquelle le communisme est « le mouvement réel… », Marx n’a jamais tiré la conclusion qu’il fallait s’en remettre à la spontanéité d’un mouvement populaire engendré par les seules contradictions du capitalisme. Dans le « mouvement réel » il y a l’existence et l’action du parti communiste…c’est parce qu’ils en sont convaincus que Marx et Engels exposent leur conception du communisme dès 1848 dans un texte qui s’appelle sans ambiguïté Manifeste du parti communiste !

Pas de parti sans « projet »…c’est en effet une nécessité si l’on ne s’en remet pas à la spontanéité ! Mais si le communisme n’est ni un état…ni un idéal auquel il faudrait conformer la réalité…et si l’expérience du XX° siècle conduit les peuples et les individus à ne plus pouvoir adhérer à une telle démarche, il me semble évident que le projet du parti communiste ne peut être simplement un « projet de société », un « projet de socialisme, fût-il à la française ». C’est d’un projet politique qu’il doit à mon avis s’agir. Il faut certes que ce projet dise la vision et la visée du parti communiste concernant quelques grandes questions : - développement individuel / développement collectif…comment se pose aujourd’hui la question de l’égalité ; - quelle évolution des rapports public-privé…où en sommes-nous des réflexions stimulantes entreprises dans les années 1970-1980 sur la notion de mixité vite mises sous l’éteignoir ? et c’est la question de la propriété, comment se pose-t-elle au XXI° siècle ? – et l’Etat ? quel rôle, quelle conception ? c’est la question de la démocratie et de son évolution ; - la construction européenne…quelle Europe, et dans quel monde ? etc.. (cette évocation de questions n’est évidemment qu’indicative ). Et il ne s’agit pas de traiter ces questions en termes « d’idéal » qu’on se proposerait de réaliser demain, mais en liaison avec la réalité d’aujourd’hui et ses potentialité pour demain. C’est pourquoi l’essentiel du projet doit selon moi répondre à la question politique : COMMENT ? Quel rôle du mouvement populaire, quels rapports parti/ mouvement social et populaire ? Quelle contribution communiste aux rassemblements nécessaires ? Quelles alliances politiques rechercher à partir de ces rassemblements ? Quelle conception de la participation on non du parti et de ses élus dans les institutions à tous les niveaux ? Etc.. C’est une conception bien différente de celle qui a présidé à l’élaboration de nos « projets de société » successifs depuis trente ans... Mais sans doute faut-il s’interroger sur ces « projets » longuement élaborés, discutés et amendés…et accueillis dans l’indifférence parce que la démarche stratégique qui les inspirait et le parti qui les proposait n’étaient pas jugés crédibles…

Référence au communisme : oui, bien sûr… mais quel communisme ? Et seulement le communisme ? Je m’interroge à ce propos.

D’abord parce que nous sommes confrontés à l’assimilation de « notre » communisme à ce qui s’est fait au XX° siècle sous ce nom… Mais ce n’est pas l’essentiel. Et nulle « formule-miracle » ne nous épargnera ce débat. Il est d’ailleurs nécessaire de l’affronter de façon offensive !

Est-on sûr de contribuer à clarifier les choses en employant l’expression : « transformation sociale » ? Je pense qu’elle renvoie précisément aux conceptions du XX° siècle faisant de la transformation de la société la condition de la transformation de la condition humaine, donc l’objectif premier. On peut dire que « le communisme » au XX° siècle était « un communisme de transformation sociale ». Et c’est cela qui a échoué. Par contre, une autre conception émerge dans le monde du XXI° siècle. Une conception qui « revient » vers l’avertissement de Marx soulignant que le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous…et pas l’inverse. Et cette conception nous conduit me semble-t-il vers la définition de « notre » communisme au XXI° siècle comme étant un communisme d’émancipation humaine, faisant de l’émancipation des êtres humains par les êtres humains eux-mêmes, librement associés dans l’action, la condition de la transformation de la société, et donc la priorité de l’action politique communiste.

Cette référence à un communisme d’émancipation humaine ( à mes yeux primordiale ) peut-elle suffire à « identifier » l’organisation politique correspondant aux « demandes politiques » issues de la nouvelle donne de la lutte des classes en France et dans le monde au XXI° siècle, et aux enseignements des expériences passées ? Je ne le pense pas, parce que, à l’époque du capitalisme mondialisé – un grand succès du capitalisme, mais qui engendre en même temps une formidable accélération de sa crise ! – naît en réaction un nouvel humanisme. Un nouvel humanisme, qui n’est plus l’humanisme compassionnel et moralisateur des 18ème, 19ème, et 20ème siècles. Un humanisme qui décèle dans le capitalisme lui-même, dans sa nature de classe (même s’il ne l’exprime pas, ou ne le pense même pas comme cela ), l’origine des maux dont souffrent des milliards d’êtres humains. Un humanisme qui ne veut pas seulement « dénoncer » mais d’abord combattre ces maux, et cherche quelles transformations ou transgressions de l’ordre existant peuvent permettre de les éradiquer. Cette recherche – qui fait de plus en plus de cet humanisme un humanisme transformateur - ne conduit pas forcément ni d’emblée à la conclusion qu’il faut « dépasser » le capitalisme, mais elle oriente vers des mises en cause, à des degrés divers, auxquelles un communisme d’émancipation humaine ne peut rester indifférent. Combien d’hommes et de femmes dans le monde se retrouvent-ils dans cet humanisme de notre temps, face à l’inhumanité cynique du capitalisme mondialisé ? C’est par millions, voire centaines de millions qu’il faut compter. Et combien en France, qui ne trouvent pas dans les formations politiques actuelles – notamment celles de gauche – l’écho qu’elles attendent à leurs indignations, leurs révoltes et leur désir de changements profonds ? Je ne crois pas qu’un seul parti puisse être représentatif de l’ensemble de ces hommes et de ces femmes dont les degrés de conscience et d’engagement sont très différents les uns des autres. Mais je suis convaincu que « notre » communisme ne serait pas vraiment le communisme d’émancipation humaine que nous prétendons si l’organisation politique qui s’en réclame ne savait pas s’ouvrir à elles et eux. Porteurs de cet humanisme transformateur, ils et elles y ont toute leur place. S’ils et elles le veulent ce doit être aussi leur parti. Et cette référence doit selon moi être tout aussi clairement affirmée que celle au communisme d’émancipation humaine.

L’organisation politique se référant au communisme d’émancipation humaine et à l’humanisme transformateur doit-elle être un parti politique ? Sans hésitation, ma réponse est OUI. Je suis sur ce point en désaccord avec Lucien Sève. C’est bien un parti, avec un projet politique, une stratégie, un programme correspondant aux différentes échéances de la vie politique nationale, européenne et internationale, et la capacité à présenter des candidats dans toutes les élections et à exercer les responsabilités confiées par le suffrage universel, qui me semble nécessaire pour répondre à ce que j’ai appelé « la demande politique » correspondant aux exigences actuelles de la lutte des classes. Un parti qui, sur toutes les questions, sache écouter, proposer, agir, apporter sa part aux rassemblements.

Nous ne posons pas cette question « en théorie ». Nous la posons ici et maintenant, à un moment particulier de l’histoire de la France, de l’évolution de ses institutions, et de sa relation à l’Europe et au monde… avec notamment une tentation de réduction de la vie politique à un bipartisme mutilant et lourd de dangers pour l’avenir de notre démocratie républicaine. L’une des caractéristiques de nos institutions, c’est le rôle du suffrage universel, pour lequel des générations ont lutté. Et cela implique l’existence et l’activité des partis politiques. Certes, des partis différents de ce qu’ils sont aujourd’hui…Mais en l’occurrence, le problème n’est pas « la forme parti », mais le contenu de leur activité, et la nature de leurs liens avec la population. Enfin, nous sommes en France, et pas en Italie ou en Allemagne, dont l’histoire politique et les « paysages politiques » sont tout à fait différents. Dans l’un de ces pays, il n’y a jamais eu de grand parti social-démocrate ( jusqu’au moment où le parti communiste s’est lui-même transformé en parti social- démocrate, laissant le vide dans l’espace communiste) et dans l’autre le nazisme a « tué » le parti communiste, et celui qui a ensuite dirigé la partie Est du pays a été durablement déconsidéré ( et le tête à tête droite-social-démocratie, aspirant cette dernière toujours plus à droite, à laissé un espace pour une social-démocratie « de gauche » intégrant les anciens communistes )… En France par contre la gauche à une histoire dans laquelle l’existence des deux partis – dans des rapports de forces différents selon les époques – joue un rôle essentiel. Ce ne serait pas un service rendu à la démocratie française que d’abandonner cela – au profit de quelle « recomposition » d’ailleurs ! Et cela ne veut pas dire pour moi qu’il ne faut pas envisager d’autres formes de « regroupements » politiques, de rassemblements, d’alliances, que ceux qui ont eu cours dans le passé – y compris récemment. Mais la clarté sur l’existence indépendante, le rôle et la stratégie d’un parti se réclament d’un communisme d’émancipation humaine me paraît précisément un préalable à l’engagement vers ces nouvelles formes d’union, et à leur réussite.

Ce parti du communisme d’émancipation humaine et de l’humanisme transformateur du XXI° siècle peut-il être le Parti Communiste Français ? Je suis pour le moment incapable de répondre à cette question. Mais j’ai une conviction : il ne peut l’être qu’en devenant, sur le fond et dans la forme, autre chose que ce qu’il est. Et cela n’a de sens que s’il le décide lui-même et s’il réalise lui-même sa transformation- ce qui n’exclut pas mais au contraire implique qu’il sache s’ouvrir à des hommes et des femmes qui sans en être aujourd’hui membres souhaitent participer à cette transformation, à égalité de droits et de devoir avec ses membres actuels. C’est pourquoi j’ai été attentif à la proposition de Georges Séguy appelant à « une métamorphose » du PCF. Une métamorphose, c’est un changement d’état. C’est la chenille qui devient papillon. Et un papillon…ce n’est pas une chenille « déguisée » ; c’est tout à fait un autre « être » que la chenille dont il est pourtant issu.

Les partis communistes créés au XX° siècle sont-ils capables d’une telle métamorphose mettant en cause le « code génétique » que constitue la « matrice » issue de la révolution russe de 1917 ? Comme Lucien Sève j’ai tendance à chercher « la preuve par l’expérience »… Ce n’est pas très encourageant ! L’exemple italien – le plus proche de nous – n’incite pas à l’optimisme !.. Mais il y a une spécificité du PCF et de son histoire, qu’il ne faut ni idéaliser ni banaliser : il a été capable de s’affranchir des « fondamentaux » et des « figures imposées » liées à la « matrice » pour jouer un rôle déterminant dans les rassemblements victorieux du Front Populaire, de la Résistance, puis de la Libération…C’est ce qui a fait de lui pendant toute une période un grand parti populaire, jouant un rôle important et bénéfique dans la vie du pays…Et son rayonnement s’est affaibli jusqu’à quasiment disparaître pendant des décennies de déclin, après qu’il soit revenu à ces « fondamentaux », et malgré des « novations » réelles mais trop limitées pour convaincre…y compris dans ses propres rangs !.. C’est en référence à ce passé et à ce qu’il a apporté à notre peuple que se manifeste encore, notamment là où il y a des élus communistes appréciés et une activité militante reconnue, un attachement qui s’exprime notamment dans les élections locales.

Il y a des leçons à tirer de cette histoire. Pourquoi les communistes français d’aujourd’hui seraient-ils incapables de faire dans les conditions nouvelles ce qu’ont fait en leur temps leurs aînés ? Pourquoi se refuseraient-ils à voir qu’autour d’eux – anciens membres du PCF, « sympathisants », compagnons de luttes dans de multiples domaines, intellectuels convaincus que le capitalisme n’est pas « la fin de l’Histoire », militants du mouvement social et associatif en recherche de voies nouvelles pour un après-capitalisme qu’ils appellent de leurs vœux, etc.. – ils et elles sont des centaines de milliers qui peuvent être avec eux les artisans d’une métamorphose que beaucoup voudraient tant pouvoir croire possible ? Pourquoi s’interdire à l’avance de penser que des hommes et des femmes aujourd’hui « faute de mieux » engagés dans d’autres organisations pourraient décider de participer eux aussi à l’effort commun pour réussir cette métamorphose si elle a pour objectif d’aboutir à fonder un parti correspondant à leurs attentes ? Ce rassemblement des hommes et des femmes de bonne volonté pour une force communiste et humaniste en France au XXI° siècle n’est possible que s’il est clair pour toutes et tous que ce n’est pas un rassemblement « autour du PCF » ou « pour sauver le PCF », mais pour créer ensemble un parti d’avenir, mobilisateur et rassembleur. Et chacun peut comprendre que si l’on veut réellement travailler à cette métamorphose avec toutes celles et tous ceux que je viens d’évoquer, on ne peut, en préalable décider sans eux de l’essentiel ! On ne peut ni ne doit anticiper sur ce qui devra être décidé en commun ! On ne peut dire : « décidons de tout ensemble…mais le parti résultant de cette métamorphose devra continuer à s’appeler comme ceci et fonctionner comme cela, ou au contraire ne devra pas s’appeler comme cela ou fonctionner comme ceci ! ». Et on ne peut au stade actuel anticiper en quoi que ce soit sur les stratégies qui seront définies en commun – notamment en matière de rassemblements et d’alliances. Des « options » différentes sont proposées par des membres du PCF, et celles et ceux avec qui nous voulons construire ont aussi leurs idées, leurs propositions. Il faut discuter de tout. En sachant que tout ne dépend pas de nous : quelles seront les évolutions des autres forces politiques – notamment du parti socialiste, et des forces qui se situent à sa gauche ? Quelles seront les conséquences des choix que feront les membres du PCF lors de leur prochain congrès ? Quels « possibles » permettront-elles ou au contraire interdiront-elles ???

Dans ces conditions, il me paraît souhaitable et possible de travailler à rassembler les communistes – au-delà des « clivages » actuels – autour de l’objectif d’un 34° congrès décidant d’enclencher un processus de métamorphose du Parti Communiste Français vers un parti politique affirmant la double référence au communisme d’émancipation humaine et à l’humanisme transformateur du XXI° siècle. Sans préjuger du nom que se donnera ce parti, et sans rien s’interdire en ce domaine, à part ce qui contredirait ou brouillerait cette double référence. Sans préjuger de ce qui sera possible ou non dans l’avenir à court, moyen ou long terme, en matière de rassemblements et d’alliances – y compris si des regroupements d’organisations indépendantes et souveraines pour affronter telles ou telles échéances s’avèrent souhaitables et réalisables. Avec la conviction que la clarté sur la nature, les fondements idéologiques, la stratégie et les objectifs du parti issu de cette métamorphose est une condition pour que s’ouvrent des possibilités réelles dans ce domaine ( on ne réussira rien de valable en essayant d’additionner dans la confusion des « débris » d’organisations existantes… ) . Et avec la volonté de débattre toutes ces questions « cartes sur table » avec toutes et tous : membres actuels du PCF, artisans volontaires de sa métamorphoses… et « à cœur ouvert » . Dans la plus grande transparence.

Il s’agit d’un processus inédit ? Oui, mais la situation est inédite. Et l’on ne peut y répondre « en faisant comme on a toujours fait »…ce qui ne se conçoit que si l’on a l’intention de ne rien changer !

Et ce sera ma toute dernière remarque : prenons garde ! Le PCF est de plus en plus divisé. L’unité des communistes français, leurs traditionnels liens de fraternité ont été gravement mis à mal par les pratiques en vigueur ces dernières années.. Il y a même un réel risque d’éclatement si par malheur on persistait dans le choix de l’immobilisme. Et il est préoccupant de constater que l’actuelle direction s’en accommode…certain(e)s même le souhaitent ouvertement. J’ai la conviction qu’en allant dans le sens du processus proposé – dont bien sûr tous les aspects peuvent et doivent être collectivement discutés avec esprit de responsabilité- il est possible de rassembler les communistes par delà ce qui les divise aujourd’hui.

Publié dans NPC

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B
questionnement très décevant, abstrait, intemporel - fait penser aux questions de ségolene dans le vide - absence des légitimes revendications de classe, de la resistance sociale aux contre-reformes sarko-europeennes, de la question de l'unité d'action, de la revolution chinoise, du trotskysme, du stalinisme, chavez - comment l'auteur s'inscrit-il personnellement et de façon militante dans la periode actuelle ?
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