DIE LINKE BOUSCULE LA DONNE
BERLIN (Reuters) - Les chrétiens-démocrates (CDU) allemands paraissent assurés de conserver le pouvoir dans la ville-Land de Hambourg à l'issue de l'élection régionale de dimanche, marquée par la percée du parti de gauche Die Linke.
Le ministre-président CDU Ole van Beust, au pouvoir depuis 2001 dans le port du nord de l'Allemagne, a recueilli 43% des voix contre 47% il y a quatre ans, montre un sondage de sortie des urnes diffusé par la chaîne de télévision ZDF.
Il devrait cependant perdre la majorité absolue au parlement local et sera probablement contraint de bâtir une coalition, probablement avec les Verts ou les sociaux-démocrates. Le SPD est crédité de 34% dans ce sondage.
Une alliance Verts-CDU serait une première à l'échelle régionale et pourrait donner des idées à Angela Merkel dans la perspective des élections fédérales de 2009. La chancelière CDU Elle dirige actuellement une coalition difficile avec le SPD.
Le parti chrétien-démocrate a vu son assise se réduire cette année dans trois élections régionales consécutives mais le SPD paraît lui aussi affaibli et débordé sur son aile gauche par la montée en puissance de Die Linke.
Le SPD, qui a dirigé Hambourg pendant une quarantaine d'années avant l'arrivée au pouvoir de Beust, a fait campagne en promettant de réduire la "fracture sociale" qui s'est selon lui développée entre les riches et les pauvres.
Hambourg compte à la fois une forte proportion d'immigrés et d'ouvriers qui travaillent dans l'un des plus grands ports d'Europe ou dans l'usine Airbus mais également une population très aisée.
DIE LINKE BOUSCULE LA DONNE
Mais le SPD est contesté sur sa gauche par Die Linke, "La Gauche", une formation emmenée par l'ex-ministre des Finances Oskar Lafontaine et réunissant d'anciens communistes et des déçus du SPD.
Jusqu'au mois dernier, Die Linke n'avait jamais réussi à percer en dehors de l'ex-RDA, avant de faire irruption lors des élections en Hesse et en Basse-Saxe.
Avec 6,5% des voix à Hambourg, il parvient à être représenté dans le quatrième parlement régional de la partie occidentale du pays.
Die Linke, qui milite pour une hausse du salaire minimum et une limitation des salaires des patrons, est en hausse dans les sondages depuis la révélation d'une vaste affaire d'évasion fiscale qui impliquerait plusieurs centaines de personnalités en Allemagne.
La montée de cette gauche radicale bouscule la donne politique, obligeant les deux grands partis, CDU et SPD, à envisager de nouvelles alliances dans la perspective des élections de 2009.
Signe de ce bouleversement, le dirigeant du SPD Kurt Beck envisage d'utiliser les voix de Die Linke pour que son candidat puisse être désigné ministre-président de Hesse, aucun des deux grands partis n'ayant obtenu la majorité lors des élections régionales du mois dernier.
Cette initiative a déclenché une tempête de protestations des modérés au sein du SPD, qui estiment que Die Linke n'est pas un partenaire fiable.